Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/297

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vient de parler était-elle un amas de notes posées avec justesse, mais qui présentaient tant de difficultés, que le plus habile musicien eût trouvé impossible de les jouer.

Le jeune Mozart étonnait tellement son père, qu’il conçut l’idée de voyager et de faire partager son admiration pour son fils aux cours étrangères et à celles de l’Allemagne. Une telle idée n’a rien d’extraordinaire en ce pays. Ainsi, dès que Wolfgang eut atteint sa sixième année, la famille Mozart, composée du père, de la mère, de la fille et de Wolfgang, fit un voyage à Munich. L’électeur entendit les deux enfants, qui reçurent des éloges infinis. Cette première course réussit de tous points. Les jeunes virtuoses, de retour à Salzbourg et charmés de l’accueil qu’ils avaient reçu, redoublèrent d’application, et parvinrent à un degré de force sur le piano, qui n’avait plus besoin de leur jeunesse pour être extrêmement remarquable. Pendant l’automne de l’année 1762, toute la famille se rendit à Vienne, et les enfants firent de la musique à la cour.

L’empereur François Ier dit alors par plaisanterie au petit Wolfgang : « Il n’est pas très difficile de jouer avec tous les doigts, mais ne jouer qu’avec un seul doigt, et sur un clavecin caché, voilà ce