CHAPITRE II
e Rome, les Mozart allèrent à Naples,
où Wolfgang joua du piano au
Conservatorio alla pietà. Comme il
était au milieu de sa sonate, les auditeurs
s’avisèrent de croire qu’il avait un charme
dans son anneau ; il fallut comprendre ce
que signifiaient leurs cris, et enfin ôter
cet anneau prétendu magique. On conçoit
l’effet sur de telles gens lorsqu’ils virent
que, la bague ôtée, la musique n’en était
pas moins belle. Wolfgang donna un second
grand concert chez le comte de Kaunitz,
ambassadeur de l’empereur, et retourna
ensuite à Rome. Le pape désira le voir, et
lui conféra à cette occasion la croix et le
brevet de chevalier de la Milice dorée
(auratæ Militiæ eques). À Bologne, il fut
nommé, à l’unanimité, membre et maître
de l’Académie philharmonique. On l’avait
enfermé seul, suivant l’usage, et en moins
d’une demi-heure il avait composé une
antiphone à quatre voix.