Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/321

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vent. Il tire un parti étonnant de la flûte, instrument dont Cimarosa s’est rarement servi. Il transporte dans l’accompagnement toutes les beautés des plus riches symphonies.

On a reproché à Mozart de ne prendre d’intérêt qu’à sa musique et de ne connaître que ses propres ouvrages. C’est bien là le reproche de la petite vanité blessée. Mozart, occupé toute sa vie à écrire ses idées, n’a pas eu, il est vrai, le temps de lire toutes celles des autres. Du reste, il approuvait avec franchise tout ce qu’il rencontrait de bon, la plus simple chanson, pourvu qu’il y eût de l’originalité ; mais, moins politique que les grands artistes d’Italie, il était inexorable pour la médiocrité.

Il estimait principalement Porpora, Durante, Leo, Alex Scarlatti ; mais il mettait Hændel au-dessus d’eux tous. Il savait par cœur les ouvrages principaux de ce grand maître. « De nous tous, disait-il, Hændel connaît le mieux ce qui est d’un grand effet. Lorsqu’il le veut, il va et frappe comme la foudre. »

Il disait de Jomelli : « Cet artiste a certaines parties où il brille et où il brillera toujours ; seulement il n’aurait pas dû en sortir et vouloir faire de la musique d’église dans l’ancien style. » Il n’estimait pas Vincenzo Martini, dont la Cosa rara avait