Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/386

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tatif l’explication qui a lieu entre Mégaclès et Aristée, et n’a déployée toute l’énergie de la langue divine qu’il sut parler qu’à l’air

Se cerca, se dice,

qui est peut-être ce qu’il a fait de plus touchant.

Il eût été contre les moyens de l’art de chanter pendant toute la scène. Il n’y a pas d’air propre à peindre les raisons qui font un devoir au malheureux Mégaclès de sacrifier son amante à son ami.

Mais quand le plus grand talent dramatique du monde déclamerait les vers

Se cerca, se dice :
Si elle me cherche, si elle le dit
L’amico dov’é ?
Mon ami, où est-il ?
L’amico infelice,
Mon ami malheureux,
Rispondi, mort.
Répondras-tu, vient de mourir.


Ah ! no, si gran duolo
Ah ! non, une si cruelle douleur
Non darle per me ;
Ne lui donne pas pour moi ;
Rispondi, ma solo,
Réponds, mais seulement,
Piangendo parti.
Il est parti en pleurant.