Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/435

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miers jours ; il n’est plus pressé pour rien. Dans les climats froids, le travail est nécessaire à la circulation ; dans les pays chauds, le divino far niente est le premier bonheur.

À Paris .....[1]

Me reprocherez-vous, en cherchant où en est la musique en France, de ne parler que de Paris ? En Italie, on peut citer Livourne, Bologne, Vérone, Ancone, Pise, et vingt autres villes qui ne sont pas des capitales ; mais la province, en France, n’a nulle originalité : Paris seul, dans ce grand royaume, peut compter pour la musique.

Les provinces sont animées d’un malheureux esprit d’imitation qui les rend nulles pour les arts comme pour beaucoup d’autres choses. Allez à Bordeaux, à Marseille, à Lyon, vous croyez être au Marais. Quand ces villes-là se résoudront-elles à être elles-mêmes, et à siffler ce qui vient de Paris, quand ce qui vient de Paris ne leur plaît pas ? Dans l’état actuel de la société, on y imite pesamment la légè-

  1. L’auteur supprime tout ce qu’il disait, dans une correspondance intime, des compositeurs et des chanteurs vivant à Paris. Il est bien fâché que cet acte de politesse le prive du plaisir de répéter tout le bien qu’il pense de mesdames Branchu et Regnaut, ainsi que d’Elleviou.