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comparable à celle de Rome et le café est chaud. Conversation pleine de sens et de piquant des officiers d’artillerie, mes voisins à la table de droite. Niaiserie pitoyable des bourgeois à la table de gauche. Ils finissent par jouer aux dominos, dès le matin.

Les rues sont sans doute fort laides et fort étroites, mais aujourd’hui 28 mars, je cherche l’ombre et j’évite le soleil. Que serait-ce en juillet ?

Je vais voir les Pyrénées du port de la Garonne.

Je cherche la cathédrale Saint-Étienne ; avant d’y arriver à droite, d’un côté cette inscription : rue Fermat (grand géomètre qui honore Toulouse) ; de l’autre côté cette ancienne inscription : rue des Nobles. Voilà qui peint à merveille l’état de la civilisation à Toulouse. Quand j’y passais en 1828, la bonne compagnie soutenait que le Parlement toulousain avait eu raison de condamner Calas. C’est ce qui fait qu’à ce voyage-ci, je ne veux parler à personne de bonne compagnie.

On a oublié de bâtir la nef de Saint-Étienne de façon que cette église a cette forme unique :

La façade n’est qu’un tiers de façade.