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ne voit sa femme qu’à l’heure des repas. En se levant, il va à son comptoir ; à huit heures, il va à la Bourse, d’où il revient à six pour dîner. À sept heures et demie, il va à son cercle où il passe le temps à lire les journaux, à faire la conversation avec ses amis et à jouer. Il ne rentre qu’après minuit et souvent à deux heures du matin.

Les femmes passent leurs soirées exactement seules ; si un homme va trois fois par mois dans une maison, la maîtresse de la maison lui donne avis qu’il fait jaser sur son compte et l’engage à venir moins souvent. Si quelques femmes déjà d’un certain âge se permettent de recevoir, c’est qu’elles sont gardées par des filles déjà grandes.

Les dames de Bordeaux n’ont point l’usage de recevoir à jour fixe. Cinq ou six femmes, dont les maris occupent des postes élevés dans l’administration, reçoivent un certain jour de la semaine, mais on va peu chez elles et à contre-cœur. À peine arrivés les hommes se mettent à jouer gros jeu et ne parlent guère aux femmes. Ces soirées contrarient beaucoup les maris

    suivants sur les mœurs de Mexico (façon de décrire les mœurs de Bordeaux sans donner offense) ». « Voici les détails qu’on me donne sur les mœurs de Mexico, ou quelque tournure pour ôter la dureté de l’allégation directe. » N. D. L. E.