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jamais. Dans chaque rue coulent fort rapidement deux petits ruisseaux d’eau fort limpide. Ces ruisseaux pyrénéens peuvent avoir un pied de large et un pouce de profondeur.

Les rues sont pavées en pierres pointues, mais moins offensantes qu’à Toulouse, parce qu’à Toulouse elles sont déchaussées et ici garnies de sable. (C’est le froid, le 21 avril à six heures, qui m’empêche d’écrire.) Le petit espace de trois à quatre pieds qui se trouve libre entre les ruisseaux et les maisons pourrait être garni de bitume avec une petite dépense et former des trottoirs suffisants. Dans l’état actuel, ce petit espace est trop en pente pour qu’on puisse y marcher commodément.

Les rues sont assez larges, les maisons n’ont qu’un étage, les toits sont d’ardoise. La place Maubourguet me plaît, elle a de la gaîté : huit à dix rues y arrivent ; la rivière, d’une eau bien limpide, passe au midi. Cette rivière est un ruisseau des rues en grand. Elle peut avoir onze pieds de large et deux ou trois pieds de profondeur au milieu. Elle entre en ville (il me semble) par le jardin de l’hôtel de la Paix où j’écris ceci. Elle traverse le jardin, comme le Pô le Ferrarais : elle court entre deux digues et l’eau est plus élevée que les jardins qui sont dessous les digues.