Page:Stendhal - Voyage dans le midi de la France, 1930.djvu/211

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Je me serais privé des trois quarts de ces belles choses, mais il était impossible de sortir ; la porte était garnie de têtes jusqu’à dix pieds de haut, et le public n’a réellement applaudi avec transport qu’un solo bien plus détestable que tout le reste, mais le chanteur avait fait quelques agréments qui, à ce public, semblaient de la difficulté.

Le maître qui dirige ces pauvres jeunes gens ne leur fait chanter que de la musique de sa composition ; pas un psaume de Marcello, pas un chœur de Weber ou de Bellini. Tous les morceaux finissent smorzando comme la valse de Weber. Le plancher de la longue salle des Illustres est horizontal. On n’a pas eu l’esprit à Toulouse d’élever le plancher d’une salle qui servirait pour les concerts. À chaque morceau, et il y en avait douze ou quinze, la musique du régiment faisait tapage, comme elle fait entre les tours d’un escamoteur, ou après que le danseur de corde a fait le saut périlleux. À chaque commencement de morceau chanté, le public qui était au fond de la salle criait assis à tous ceux qui étaient plus rapprochés des deux bâtons portant les lampes à l’esprit-de-vin. À Toulouse, on prononce assis, a-ssi-ce. C’était drôle ; ce qui eût été charmant, après trois ou quatre répétitions de ce jeu de scène, c’eût