Page:Stendhal - Voyage dans le midi de la France, 1930.djvu/213

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ment, son mérite apparemment formait obstacle ; il n’a été admis au nombre des Illustres que tout dernièrement, plus de cent ans après sa mort. Toulouse en a usé de même avec le chevalier Deville, l’un des prédécesseurs de Vauban. Quant à Cujas, l’Université de Toulouse, où il était né, refusa une place à ce grand jurisconsulte que se disputaient les universités de Bologne, de Turin et de Bourges.

Les qualités qui constituent le génie sont ce qu’il y a de plus antipathique aux bourgeois ; il faut que la réputation de leurs concitoyens leur revienne de Paris.

Je comptais ne passer qu’une nuit à Toulouse où je suis venu reprendre ma calèche, mais j’y ai trouvé une mission en plein exercice et j’ai consacré trois jours à étudier cette affaire. Je ne placerai point ici le mémoire que j’ai écrit sur cet objet ; je le destine à mon Histoire de mon temps que l’on publiera après moi, si on la trouve passable ; je me bornerai à dire que la spéculation est bonne ; le métier est amusant, et, pour le public, c’est un remède tout puissant à l’ennui qui dévore la province. Saint-Étienne où j’ai passé deux heures aujourd’hui[1]

En écoutant le sermon du missionnaire

  1. Ici ce que j’ai vu.