Page:Stendhal - Voyage dans le midi de la France, 1930.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de l’individu qui est à genoux. Il est entouré de deux colonnes torses et les ornements sont de la Renaissance. Mais je n’ai pu découvrir le nom de ce brave homme, si complètement laid.

À la chapelle qui suit, tableau de l’Ange gardien qui fait plaisir à voir.

On ne sait comment s’y prendre pour voir l’église. Ce chœur sublime est séparé de la nef par un mur de mauvais goût surmonté d’une sorte de galerie en bois ; le tout s’élève à 18 ou 20 pieds.

Contre cette séparation, il y a quelques ornements de la Renaissance ; j’y ai remarqué six petits moines d’un pied de haut, dans le genre de ceux de Dijon ; mais la figure de ceux de Narbonne est atroce ; les draperies passables.

Cette cathédrale fut commencée en 1272. Le chœur, les chapelles qui forment le chevet et les deux grosses tours furent terminées en 1332. Elle est sous l’invocation de saint Just et de saint Pasteur ; la voûte du chœur est à 122 pieds d’élévation. En 1708 et 1772, sous le règne de Voltaire, deux archevêques voulurent bâtir la nef. On dit que le chevalier à genoux, si laid, s’appelait Lasbordes.

Les deux tours qui surmontent Saint-Just manquent de légèreté ; il y a un mur crénelé.