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à mes yeux sur la verdure des bois de Verrières pour la simple raison que, sur les bords de l’Huveaune, l’ombre est un besoin, tandis qu’aux bois de Verrières elle n’est que l’image d’une chose qui ailleurs est délicieuse. Les trois quarts du temps, dans les bois de Verrières, je cherche le soleil.

Comment peindre celui de Marseille à qui ne l’a pas vu ? J’ai demandé une phrase sur les bois de Saint-Pons à mon compagnon de voyage. Il s’est écrié : « Doux souvenir que celui de ce bois de Saint-Pons qui s’élève avec des ombres si touffues, des bruits d’eau au fond des ravins, des gémissements de brise à travers les branches, des luttes charmantes d’obscurité et de lumière au pied de la haute montagne, vaste réservoir de la source. L’eau de cette fontaine s’est fait des lits tapissés de mousse, des bassins où elle bouillonne avec des franges d’écume, des ravins où elle luit avec des rideaux d’ombrages. Assis près de la source, nous apercevions à travers de gigantesques arbres les murailles vertes de lichens et de mousses de la vieille abbaye. Mon compagnon tira alors de sa poche un manuscrit, et me lut la chronique de Blanche de Simiane… »

Un des membres fort aimable de cette