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Petits Augustins, si monarchique, si religieux, que l’imbécillité aveugle de certaines gens se hâta de détruire en 1815.

Grossièreté et saleté incroyables de la classe peuple de Toulouse, à laquelle seule j’ai eu affaire depuis cinq heures que j’y suis. Quelle différence avec l’hôtel de M. Baron à Bordeaux, auquel on ne peut reprocher que de sentir le graillon !

Néanmoins je suis charmé d’avoir fait une pointe d’Agen à Toulouse. Treize heures de temps et la vue de Moissac à cinq heures du matin qui m’a fait un vif plaisir. Je me serais cru dans ma chère Lombardie. Beauté du ciel, douceur de l’air et surtout maisons bâties en briques avec des corniches élégantes. Une ou deux même ont leur saillie convenable à la corniche qui, d’après la mode actuelle, est toujours surélevée à Paris[1]. Jadis elle avait souvent une saillie convenable. À Moissac de beaux arbres à belles membrures élégantes achèvent de former la beauté de la rue vraiment remarquable. Et ils étaient beaux, n’ayant pas une feuille.

Mme de N. m’avait parlé du charmant portrait de Descartes qui est au Musée de Toulouse ; j’en ai été extrêmement satis-

  1. Les dernières lignes sont biffées et au travers Stendhal a écrit : « already said », déjà dit. N. D. L. E.