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I


SÉRÉNITÉ


De ma sérénité tu voudrais le secret,
M’as-tu dit ; et savoir comment à mon visage
Jamais amour ou haine, espérance ou regret,
Ne jette une rougeur qui trahisse au passage
Les orages de l’âme et le bouillonnement
D’un sang fier qui s’indigne ou s’exalte ; et comment
Du repos de mon front, de ma calme présence,
De mon port, de mes yeux que l’on croirait sans pleurs,
De ma lente parole, ou bien de mon silence,
S’exhale une vertu qui charme les douleurs.
Et de ma sagesse
Ta folle jeunesse
Vantant le bienfait
Envie à mon âge
De longs jours d’orage
Le tardif effet.
« Ô ma chérie,
La secrète loi
D’une âme guérie ;
Enseignez-la moi. »