Aller au contenu

Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je ne sais s’il est fort essentiel de faire remarquer le mérite qu’il y eut à favoriser l’établissement de la sage-femme.

Mais n’étoit-ce pas un trait de bienfaisance ?

Oui.

Eh bien ! que risquez-vous d’en parler ? Ces traits sont assez rares aujourd’hui pour qu’on en fasse note.

En ce cas, puisque cela devient un point important, il ne reste plus qu’à savoir à qui des deux il en faut donner la gloire ; si c’est au mari ou si c’est à la femme ?

Tous deux y eurent part.

Cela est vrai. La femme en conçut le dessein.

Et le mari concourut au succès.

Il donna libéralement l’argent qu’il falloit.

Oui. Et beaucoup de gens, pour qui la physique est tout, et le reste rien, penseroient volontiers qu’il dut lui faire remporter tout le prix de cette belle action.

Cela peut être. Mais les gens sensés penseroient au contraire qu’ils durent le partager.

Eh bien ! c’est ce qui n’arriva point.

Comment ? Le mari !…

Non. Le mari n’eut rien. La voix publique l’accorda tout entier à la femme.

Oh ! je vous avoue qu’il me faudroit six jours entiers pour trouver une raison qui jus-