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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/198

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CHAPITRE XXII.

La Consultation.


Mais en vérité, madame, je ne vous conçois pas. Quoi ! vous n’avez pas vu dans le précédent chapitre, que je vous ai dit que ma mère n’étoit pas catholique ? Vous lisez donc avec bien peu d’attention ! — Moi ? c’est vous-même qui vous trompez : vous ne m’avez rien dit de pareil. — Pardonnez-moi, madame, et je vous l’ai dit aussi clairement que des mots peuvent l’exprimer par une conséquence directe. — Eh bien ! je ne m’en suis pas aperçue ; — il faut apparemment que j’aie passé une page. — Non, madame, vous avez tout lu. — J’étois donc endormie ! — Oh ! voilà une défaite que mon amour-propre ne peut pas souffrir. — Que voulez-vous donc ? Est-ce l’aveu que je n’y connois rien ? — Précisément ; et c’est là ce que je vous reproche. Mais je ne vous en tiens pas quitte pour si peu. J’exige, pour vous punir de cette inadvertance, que vous relisiez le chapitre en entier.

La peine n’étoit pas légère : mais si je l’ai imposée à la dame, ce n’étoit ni pour ba-