Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fois. — Je m’en doutois. Hé bien ! pesez donc l’endroit où j’ai dit qu’il était nécessaire que je fusse né avant d’être baptisé. — Mais qu’est-ce que cela signifie ? — Ô ignorance ! Ne voyez-vous donc pas que cette conséquence n’auroit pas été juste, si ma mère eût été catholique ?

Le rituel romain, madame, permet, en cas de danger, de baptiser l’enfant avant qu’il soit né, pourvu que l’on puisse voir quelque partie de son corps. — Quelques docteurs de Sorbonne, par une délibération du 12 avril 1733, ont même étendu sur ce point le pouvoir des sages-femmes et des accoucheurs. — Ils ont décidé qu’on pouvoit, par le moyen d’une petite canulle, administrer le baptême par injection, sans voir le moins du monde l’enfant. — Mais, étrange contradiction sur les choses les plus essentielles !… Croyez-vous que Saint-Thomas d’Aquin, qui avoit une tête si bien organisée pour démêler les fils embrouillés des questions de l’école, eût jugé que la chose étoit impossible ? Infantes in maternis uteris existentes, baptisari possunt nullo modo. Les enfans ne peuvent pas être baptisés, tant qu’ils sont dans le sein de leur mère. Ô Thomas ! Thomas !

Mais, lisez, madame, la pièce intéressante