Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/225

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tion monstrueuse, et ne reviennent à l’œil qu’après avoir parcouru une foule de lignes obliques et tortueuses qui empêchent qu’un homme ne puisse être vu.

Hélas ! les hommes de Mercure sont presqu’alors comme les nôtres. — Nos esprits ne brillent certainement pas à travers le corps — Il est enveloppé d’une étoffe épaisse et opaque, qui s’oppose à la perspicacité de l’œil le plus perçant ; et que faire ? Il faut absolument chercher d’autres moyens pour définir le caractère spécifique de chacun.

Combien n’en a-t on pas imaginé ? Les uns ont décrit leurs caractères avec des instrumens à vent. — Virgile en parle dans ses aventures de Didon et d’Énée ; mais ce moyen est aussi trompeur que le souffle de la renommée : il n’annonce qu’un génie resserré. — Je n’ignore pas que les Italiens, par le fortè et le piano d’un instrument à vent dont ils se servent, et qu’ils disent infaillible, se vantent d’atteindre à une exactitude mathématique dans la description d’une espèce particulière de caractère qui se trouve parmi eux. — Je n’ose dire ici le nom de l’instrument : nous l’avons parmi nous, et cela suffit ; mais ne vous en servez jamais pour dessiner.

Ceci est énigmatique.