Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/270

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de trouver l’occasion de la placer un jour quelque part. Il est survenu successivement tant de désordres, tant de revers dans nos affaires domestiques, il est si essentiel que j’en fasse le détail, que je ne sais quand je pourrai songer à autre chose.



CHAPITRE XXXV.

Cela est clair comme le jour.


Une heure et demie ? Quoi ! vous prétendez qu’il y a une heure et demie de lecture depuis que mon oncle Tobie a tiré le cordon de la sonnette, et qu’on a donné des ordres à Obadiah de seller le gros cheval, et d’aller quérir le docteur Slop ? Oui, je le prétends, et l’on ne peut pas dire avec raison que je n’ai pas, poëtiquement parlant, donné assez de temps à Obadiah pour aller et revenir. J’avoue, pourtant moralement et même physiquement parlant, que l’homme avoit à peine eu le temps, peut-être, de mettre ses bottes.

Mais cela ne change rien à ma thèse, et si quelqu’un y trouve à redire, si quelqu’un, sa montre à la main, a mesuré l’espace qui se trouve entre le bruit de la sonnette et le