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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/328

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CHAPITRE L.

Le Sermon continue.


Avec la crainte de Dieu devant nous, avec de la droiture et de la probité dans tout ce que nous faisons ensemble, on accomplit à-la-fois les devoirs de la religion et de la morale. C’est qu’ils sont inséparables, et qu’on ne peut les diviser sans les détruire réciproquement. — J’avoue cependant qu’on essaie souvent de les séparer dans la pratique.

» Hélas ! cela n’est que trop vrai. Rien n’est si ordinaire que de voir des hommes qui n’ont aucun sentiment de religion, et l’avouer sans rougir, s’offenser vivement qu’on doute de leur caractère moral, ou qu’on ne soit pas persuadé qu’ils sont scrupuleusement justes dans tout ce qu’ils font.

» Quoiqu’il y ait quelque apparence que la chose est ainsi, quoique je ne soupçonne qu’à regret une vertu aussi aimable que celle de la droiture morale ; cependant, dès que j’approfondis et que j’examine les raisons de cette vertu apparente, j’en