Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

éloges. Les vrais critiques, comme des faucons généreux, chassent pour leur plaisir ; mais les hebdomadaires, comme les vautours, ne chassent que pour la proie. Sous ce rapport, ils méritent plus de pitié que de ressentiment.

Vous plaindriez-vous, lecteur, de la brièveté de mes chapitres ? mais songez que, s’ils étoient plus longs, ils deviendroient nécessairement plus pesans.

Il est peu de sujets qui puissent être assez variés pour amuser dans le cours suivi de plusieurs pages.

Vous plaindriez-vous de la longueur de mon ouvrage ? ne craignez pas que je l’alonge autant que je pourrois le faire. Je n’use point de l’art des procureurs pour éterniser les procès ; et je voudrois que le code Frédéric fût reçu en littérature, comme il l’est en pratique.

Au reste, vous trouverez dans ces volumes assez de choses pour votre argent ; un petit nombre de paroles suffit entre amis ; un plus petit nombre encore suffit entre ennemis ; et vous êtes sûrement dans l’une de ces deux classes, car je défie votre indifférence.