Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/365

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Qu’étoit-ce donc ? Mon père, comme on le sait déjà, croyoit qu’il ne falloit rien négliger dans l’action même de la propagation de chaque individu de l’espèce humaine. Elle exigeoit, selon lui, autant de réflexions qu’on y en met peu. On ne pouvoit y apporter trop de soins, trop d’attention. — C’étoit-là le fondement de cette incompréhensible texture qui recèle la mémoire, l’esprit, l’imagination, l’éloquence, et tout ce que l’on conçoit sous le nom de talens. — Venoit ensuite l’influence des noms de baptême. Après ces deux causes primitives, qui dirigeoient tout ce qui arrive à l’homme pendant sa vie, il en venoit une troisième. C’étoit celle que les logiciens appellent sine quâ non ; ce qui vouloit dire en anglois, en françois, en basque, et dans toutes les langues du monde, que l’action de la propagation ne signifioit absolument rien sans cela. — Enfin, pour qu’on le sache, cette troisième cause exclusive étoit la conservation intacte de cette toile si fine, si déliée, si délicate..... Et comment faire pour qu’elle ne fût point endommagée par la compression violente que souffroit la tête, par la sotte méthode que l’on avoit de nous introduire dans ce monde la tête la première ?

— Ceci exige de l’explication. —