Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/409

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Puisse le cœur sacré des vierges saintes, qui, pour la gloire de Jesus-Christ, ont méprisé les vanités de ce monde, le damner !

Puissent tous les saints, qui, depuis le commencement du monde jusqu’à la fin des siècles, seront aimés de Dieu, le damner !

Puissent le ciel et la terre, et toutes les choses saintes qu’ils renferment, le damner ! » (Obadiah), dit le docteur Slop ; car c’est toujours lui que j’entends.

— Mais si ce n’étoit pas lui qui eût fait ces nœuds, lui dit mon père ?

— Cela est égal, dit le docteur Slop. Au pis aller, je dirige mon intention sur la maudite main qui les a faits. À la bonne heure, reprit mon père. — Et mon oncle Tobie fredonnoit toujours son air.

» Puisse-t-il être maudit par tout où il sera, reprit le docteur Slop, dans la maison, dans l’écurie, dans le jardin, dans les champs, sur le grand chemin, dans les sentiers, dans les bois, dans l’eau, dans l’église !

Puisse-t-il être maudit en vivant, en mourant !

Puisse-t-il être damné en mangeant, en buvant, qu’il ait faim ou soif, qu’il jeûne, qu’il dorme, qu’il sommeille légérement, qu’il se promène, qu’il s’arrête, qu’il s’asseye,