Aller au contenu

Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/443

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



CHAPITRE XXXIX.

Préface de l’Auteur.


Qui, moi ? je parlerois de mon livre ? j’en ferois l’apologie ? non, monsieur, je vous jure. Jamais il ne m’arrivera d’en faire l’éloge. Il deviendra ce qu’il pourra ; je l’abandonne à son sort. Je ne le recommanderai point non plus à qui que ce soit : assez d’autres mendient des prôneurs.

Tout ce que je peux dire à ce sujet, c’est que quand j’ai commencé à écrire, j’ai eu l’intention de faire un livre aussi bon qu’il me seroit possible de le faire. — Dès ce moment, ma plume a couru sur le papier, et j’ai écrit tout ce qui s’est présenté. La seule chose dont je me sois chargé dans cette tâche, a été de faire aller l’esprit et le jugement de concert, autant que mes forces ont pu me le permettre. Ainsi mon livre est un composé de tout l’esprit et de tout le bon sens qu’il a plu au grand distributeur de toutes choses de me départir. Il est assez clair par-là que, lorsque j’écris, j’écris comme il plaît à Dieu.

Argalastes, qui est toujours prêt à tout blâmer, disoit en feuilletant mon livre, qu’il