Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/445

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et de faire des applications. C’est le moyen de se préserver de ces sortes de maladies qui font dégénérer les principes des choses, qui obscurcissent la matière d’où les choses dérivent, qui dérangent tout mouvement réglé, qui plongent l’harmonie dans le chaos. L’entendement ne se dégage que par-là de toutes ces petites disputes subtiles, de tous ces nuages opaques et importuns qui ne viennent que trop souvent l’offusquer. Combien de fois la conception la plus facile n’a-t-elle pas été arrêtée et troublée par ces obstacles ! combien de fois n’ont-ils pas fermé les canaux de l’esprit ! les idées ne sont plus qu’une vaine fumée, dont les tourbillons ne se dissipent qu’après avoir tout obscurci.

Hé bien ! mes chers anti-Shandyens, mes habiles et trois fois habiles critiques, mes chers confrères, mes chers collaborateurs dans l’art presqu’impossible de parler agréablement à vos yeux et à ceux des autres, je vous déclare net que c’est pour vous que j’écris cette préface. Mais je me retracte, ce n’est pas pour vous seuls, elle peut aussi servir à d’autres. Elle est donc aussi pour vous, subtiles politiques, profonds et discrets docteurs si vantés par votre sagesse, par votre gravité, etc… Mon cher monsieur Gazetin,