Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/467

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infini, je vous les paierai...... Mon oncle Tobie les examina de plus près… Oui, dit-il, en fouillant dans son gousset, je vous les paierai, frère, et sur le champ, et de bon cœur.

Frère Tobie, dit mon père, en baissant la voix, vous ne faites pas assez d’attention à vos dépenses. Vous jetez, vous dissipez votre argent sans y prendre garde, et pourvu qu’il soit question d’un siège….

Mais, dit mon oncle Tobie, n’ai-je donc pas cent vingt guinées de revenu, sans compter ma demi-paie.

Et qu’est-ce que cent vingt guinées, dit mon père, quand il vous en coûte déjà dix pour une paire de vieilles bottes fortes ? comptez-en douze ensuite pour vos pontons, autant pour votre pont-levis à la Hollandoise… Ajoutez-y ce qu’il vous en coûtera pour le petit train d’artillerie dont vous parliez l’autre jour, et pour toutes les autres préparations de votre siège de Messine… Crois-moi, mon cher Tobie, dit mon père en le prenant par la main, ces opérations militaires sont au-dessus de tes moyens. Tu m’entends ?.... elles te jettent sans cesse dans de plus grandes dépenses que tu ne l’avois prévu. Crois-