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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/615

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Ils viennent de voir que j’ai rangé cette aventure dans la classe des accidens : je les préviens que je ne l’ai fait que par condescendance pour l’usage reçu, d’y mettre presque tous les événemens de la vie. Je n’entends point heurter par-là l’opinion de Mythogeras et d’Acrites. Ils prétendent que ce ne fut point par accident que la châtaigne prit cette route ; j’y consens. Ils soutiennent que le hasard ne dirigea, ni sa course, ni sa chûte ; je le veux bien. Ils assurent que si, avec toute sa chaleur, elle tomba directement plutôt dans cet endroit que dans tout autre, ce fut exprès pour punir Phutatorius d’avoir fait imprimer, il y a douze ans, son traité obscène de Concubinis retinendis ; j’en suis d’accord. Ils tiennent d’autant plus à cette opinion, que ceci arriva précisément et identiquement la même semaine que celle où Phutatorius alloit donner une nouvelle édition de cet ouvrage licencieux. Qu’ils y tiennent tant qu’ils voudront, je ne lutte point contre leur opiniâtreté.

Est-ce à moi à tremper ma plume dans l’encre de la controverse ? je sais qu’on pourroit beaucoup écrire sur chaque côté de la question. Mais je n’ai pas autre chose à faire ici que de présenter le fait comme historien. Je n’ai point d’autre tâche à remplir