Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne l’avoit si vivement tenté. — Mon oncle Tobie se jeta dans la guérite avec sa pipe à la main.

— Arrête, cher oncle Tobie ! — Où cours-tu avec ta pipe ? — N’entre pas dans la guérite. — Il n’y a nulle sûreté pour toi… — Mais il m’échappe ; il ne m’entend plus.



CHAPITRE LXXIII.

La scène change.


À Présent, mon cher lecteur, aidez-moi, je vous prie, à traîner l’artillerie de mon oncle Tobie hors de la scène. — Transportons sa guérite ailleurs, et débarrassons le théâtre, s’il est possible, des ouvrages à corne, des demi-lunes, et de tout cet attirail de guerre. —

Cela fait, mon ami Garrick, nous moucherons les chandelles, nous balaierons la salle, nous lèverons la toile, et nous ferons voir mon oncle Tobie revêtu d’un nouveau caractère, d’après lequel personne sûrement ne se doute comment il agira.

Et cependant, — si la pitié est parente de l’amour, — et si le courage ne lui est point étranger, vous avez assez connu mon oncle Tobie sous ces deux rapports, pour en suivre la trace plus loin, et pour démêler dans sa