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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/220

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contredit encore. — Il n’étoit pas éloquent ; — il lui étoit difficile de faire de longues phrases, — et il détestoit les belles phrases.

— Mais il y avoit des occasions qui l’entraînoient malgré lui, et l’emportoient bien loin de ses bornes ordinaires. Alors mon oncle Tobie étoit, à quelques égards, égal à Tertullien, et à quelques autres, infiniment supérieur.

Mon père goûta tellement une de ces défenses, que mon oncle Tobie prononça un soir devant Yorick et lui, qu’il l’écrivit toute entière avant de se coucher.

J’ai eu le bonheur de retrouver cette défense parmi les papiers de mon père, avec quelques remarques de sa façon, soulignées et mises entre deux parenthèses.

Au dos du cahier est écrit : Justification des principes de mon frère Tobie, et des motifs qui le portent à désirer la continuation de la guerre.

Je ne crains pas de le dire, j’ai lu cent fois cette apologie de mon oncle Tobie ; — et je la regarde comme un si beau modèle de défense ; elle fait voir en lui un accord si heureux de douceur, de courage et de bons principes, — que je la donne au public, mot pour mot, telle que je l’ai trouvée, en y joignant les remarques de mon père.