Aller au contenu

Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/288

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sous du temps de Louis XIV, qui ne passera pas. — Ou bien, il y a une livre et quelques sous, que Monsieur redoit de la dernière poste, et que Monsieur a oublié. — On ne sauroit disputer en dormant, et cette altercation vous réveille. — Cependant, on peut encore retrouver son sommeil ; la partie animale peut peser sur la partie intellectuelle, et il y a moyen de revenir de cette secousse. —

— Mais quoi encore ? — Ciel ! vous n’avez payé que pour une poste, tandis qu’il y a poste et demie ! Cela vous oblige à sortir votre livre de poste, — et l’impression en est si petite, qu’il faut bien ouvrir les yeux, que vous le vouliez ou non. Alors monsieur le curé vous offre une prise de tabac, — un pauvre soldat vous montre sa jambe estropiée, — un P. Laurent vous présente sa bourse, et vous expose la misère de son couvent. — Ou bien la prêtresse de la citerne veut arroser vos roues ; — elles n’en ont que faire, — mais elle jette l’eau sur les roues de derrière, et jure sur sa prêtrise que le feu alloit y prendre. — Un pauvre homme qui a tous ces points à discuter et à considérer dans son esprit, réveille malgré lui toutes ses facultés intellectuelles, — et qu’il retrouve ensuite son sommeil, s’il le peut !