Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



CHAPITRE XX.

Grande dispute.


Qui que je sois, continuai-je, en m’adressant au commis, il est très-indubitable que je ne dois rien au roi de France, — si ce n’est bienveillance et respect. — C’est un très-honnête homme, et je lui souhaite toute sorte de joie et de santé. » —

« Pardonnez-moi, reprit le commis, vous lui devez six livres quatre sous, pour la prochaine poste d’ici à Saint-Fous, sur la route d’Avignon où vous allez ; laquelle étant une poste royale, vous payez double, tant pour les chevaux que pour le postillon : autrement vous en auriez été quitte pour trois livres deux sous. — »

« Mais, lui dis-je, je ne vais point par terre. — Il ne tient qu’à vous, dit le commis. » —

« Vous êtes bien bon, lui dis-je, en faisant une profonde révérence ! » Le commis me rendit ma révérence avec toute la politesse et le sérieux d’un homme bien élevé. Jamais révérence ne m’a autant déconcerté. —

« Le diable emporte la gravité de ces