Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/347

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CHAPITRE XXIV.

Papillotes.


Quand nous arrivâmes chez le sellier, nous trouvâmes sa maison fermée, aussi bien que sa boutique. — C’étoit le huit septembre, jour de la Nativité de la bienheureuse vierge Marie, mère de Dieu.

On avoit planté le mai, et tout le monde y couroit ; toutes les musettes étoient en l’air ; — c’étoit des sauts, — des cabrioles : — on dansoit, — on chantoit ; — personne ne s’embarrassoit de moi ni de mes tablettes. — Je m’assis à la porte sur un banc, et je me mis à philosopher sur le malheur de ma position. Par un hasard plus heureux que je n’ai coutume d’en rencontrer, il n’y avoit pas une demi-heure que j’attendois, quand la maîtresse entra, pour ôter ses papillotes avant d’aller au mai.

Il est bon que vous sachiez que les Françoises aiment les mais à la folie,… presque autant que leurs petits chiens. Donnez-leur un mai, n’importe en quel mois ce soit, — elles y courront, elles y oublieront le boire, le manger et le dormir. — Et si nous