Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/352

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CHAPITRE XXVII.

Je suis sur le pont d’Avignon.


Du tombeau des amans, — ou plutôt du lieu où il devoit être, et où je n’en trouvai pas vestige, je volai pour rejoindre le bateau, où j’eus à peine le temps d’arriver. — Nous partîmes ; et dès que nous eûmes parcouru une centaine de toises, le Rhône et la Saône se réunirent, et nous firent voguer le plus agréablement du monde.

Mais mon voyage sur le Rhône a été décrit d’avance.

Me voici à Avignon ; — et comme cette ville n’offre rien d’intéressant qu’une vieille maison où a demeuré le duc d’Ormond, et ne me donne lieu qu’à une seule remarque qui sera faite en peu de mots, — dans trois minutes vous allez me voir traverser le pont d’Avignon, affourché sur une mule, — François me suivant à cheval avec mon porte-manteau en croupe, — et devant nous, entamant fièrement le chemin, un homme en guêtres, avec une longue carabine sur l’épaule et une grande rapière sous le bras. C’est celui qui nous a loué nos montures, et qui sans