Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/354

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la remarque, surtout afin que les savans puissent m’expliquer la cause de ce phénomène ; quant à la conséquence, je la vis d’abord. — Ils sont tous à Avignon, comtes, ducs et marquis ; le menu peuple est baron. — On ne sauroit s’en faire entendre, pour peu qu’il y ait de vent.

« Oh ! l’ami, fais-moi le plaisir de tenir ma mule pour un moment. Il faut que j’ôte une de mes bottes qui me blesse le pied. » L’homme se tenoit les bras croisés à la porte de l’auberge ; et moi, persuadé qu’il avoit quelque emploi dans la maison ou dans l’écurie, je lui mis la bride de ma mule dans la main. Je raccommodai ma botte, et quand j’eus fini, je me retournai pour reprendre ma mule, et remercier monsieur le marquis. —

Monsieur le marquis étoit déjà rentré.



CHAPITRE XXVIII.

Plaines sans fin.


J’avois alors tout le midi de la France, des rives du Rhône aux bords de la Garonne, à traverser tout à mon aise sur ma mule. Je dis, tout à mon aise, car j’avois laissé la