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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/359

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— bref, en saisissant ainsi les occasions de toute espèce que le hazard m’offrit dans ce voyage, je vins à bout de peupler ma plaine, et d’y vivre comme au milieu d’une ville. — J’y eus toujours une société aussi nombreuse que variée ; et comme ma mule aimoit la société autant que moi, et qu’elle avoit toujours de son côté quelque chose à dire à chaque bête qu’elle rencontroit, — je suis assuré que nous aurions passé un mois entier dans Palmall, ou dans Jame’s Street, sans y trouver autant d’aventures, et sans

voir d’aussi près la nature humaine. —

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Ô que j’aime cette franchise aimable, cette vivacité folâtre, qui fait tomber à-la fois tous les plis du vêtement d’une Languedocienne ! — Sous ce vêtement je crois trouver, je crois reconnoître cette innocence, cette simplicité de l’âge d’or, de cet âge tant célébré par nos poètes. — Je m’abuse peut-être ; mais il est doux de s’abuser ainsi. —

— J’étois entre Nismes et Lunel. — C’est-là que croît le meilleur muscat de France ; lequel, par parenthèse, appartient aux honnêtes chanoines de Montpellier. Ils vous le donnent de si bonne grâce ! — Malheur à