Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/363

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à Montpellier, de-là à Pézénas et Beziers ; je dansai tout au travers de Narbonne, de Carcassonne et de Castelnaudary ; — jusqu’à ce qu’enfin je dansai tout seul dans le pavillon de Perdrillo, où tirant un papier rayé afin de pouvoir aller droit, sans digression ni parenthèse dans les amours de mon oncle Tobie,

Je commençai ainsi :



CHAPITRE XXX.

La Chose impossible.


Oui, je voulois aller droit ; — mais le pourrai-je ? — Dans ces plaines riantes, et sous ce soleil qui invite au plaisir, où dans ce moment on n’entend que des flûtes, musettes et chansons, où le peuple court à la vendange en dansant, où à chaque pas que l’on fait le jugement est surpris par l’imagination. — Dans ces plaines, dis-je, je défie, malgré tout ce qui a été dit sur les lignes droites en divers endroits de ce livre, — je défie le meilleur planteur de choux, soit qu’il plante en avant ou en arrière ; (ce qui revient à-peu-près au même, à moins qu’il n’ait une préférence secrète pour une des deux mé-