Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/442

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pitaine ne jouisse pas d’une bonne santé. — Il a reçu une si terrible blessure à l’aîne ! » —

« Bon, madame, répliqua Brigitte ! elle n’est pas si considérable que vous pensez. D’ailleurs, ajouta-t-elle, je la crois bien guérie. » —

« Je voudrois en être sûre, dit la veuve Wadman ; — mais uniquement par rapport à lui. »

« Si madame le désire, dit Brigitte, j’en saurai tout le détail avant qu’il soit huit jours. — Car tandis que le capitaine lui rendra des soins, il est certain que monsieur Trim me fera sa cour ; et c’est mon affaire, ajouta-t-elle, de le traiter de sorte qu’il ne me cache rien de tout ce que nous avons intérêt de savoir. »

Elles prirent donc ainsi leurs mesures ; et mon oncle Tobie et le caporal prenoient les leurs de leur côté. —

» Maintenant, dit le caporal, en posant sa main gauche sur sa hanche, et animant son geste de la main droite, avec un air qui garantissoit presque le succès, — si monsieur veut me laisser faire, et me confier la conduite de l’attaque… » —

« De tout mon cœur, Trim, dit mon oncle Tobie. Et comme je prévois que dans toute cette guerre tu me serviras d’aide-de-camp,