Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/505

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qu’il ne lui échappe ; puis elle plonge sa main jusqu’au fond du panier pour y chercher… et quoi ? — Ma foi, dit Slawkenbergius, ce n’est pas le moyen de l’apprendre que de m’interrompre. —

Je n’ai rien, ma bonne dame, dit l’âne ; je porte des bouteilles vides.

Et moi de vieilles guenilles, dit le second.

Ta charge vaut un peu mieux, dit-elle au troisième, tu portes des pantoufles et de vieilles culottes. —

Elle passe ainsi en revue le quatrième, le cinquième âne, et tout le reste de la file l’un après l’autre, jusqu’à ce qu’elle ait trouvé celui qui porte ce qu’elle cherche. — Alors elle renverse le panier, — étale la marchandise, — regarde, — l’examine, — la mesure, — l’étend, — la mouille, — la sèche, — la tourne, — la retourne, —, et puis l’emporte.

— Mais pour l’amour de Dieu, quelle marchandise ?

Toutes les puissances de la terre, répond Slawkenbergius, ne me feroient pas dire mon secret.