Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/507

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détails platoniques de la moitié de l’espèce pour laquelle elle a fabriqué l’autre ? — Peut-être aussi que souvent elle ne sait pas quelle espèce de mari on lui demande. Mais laissons ces hypothèses ; nous en raisonnerons après souper. —

Il suffit que l’observation en elle-même, et les raisonnemens auxquels elle donne lieu, loin de rien expliquer, ne servent qu’à tout embrouiller.

En effet, à considérer attentivement mon oncle Tobie, y avoit-il jamais eu quelqu’un mieux taillé pour le mariage ? La nature l’avoit pétri de son argile la plus pure et la plus douce ; — elle avoit rempli ses vaisseaux de lait ; — elle avoit animé ses poumons du souffle le plus épuré ; — tout en lui étoit bon, humain, généreux. — La vérité et la confiance habitoient dans son cœur, dont toutes les avenues étoient une communication toujours ouverte, toujours active des services les plus obligeans, des bienfaits les plus tendres. — Enfin la nature, en le comblant de ses dons, n’avoit point oublié pour quelles fins le

mariage étoit institué. — En conséquence…

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