Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/528

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il avoit acheté et collée sur toile à l’aide du caporal pendant sa longue maladie. — Il se ressouvint que depuis sa convalescence il l’avoit placée dans son grenier avec quelques autres meubles militaires.......

« Je vais vous le montrer, madame, dit mon oncle Tobie. »

— Il dépêcha le caporal pour aller chercher sa carte.

Mon oncle Tobie, avec les ciseaux de Mistriss Wadman, mesura trente toises depuis le retour de l’angle devant la porte Saint-Nicolas, et posa le doigt de la veuve sur l’endroit fatal, avec une modestie si virginale, que la déesse de la décence (si elle se trouva là, sinon ce fut son image) que la déesse, dis-je, de la décence admira tant de retenue, et passant son doigt sur ses yeux, fit signe à la veuve de ne pas relever la méprise de mon oncle Tobie.

Malheureuse ! trois fois malheureuse madame Wadman ! —

Il n’y avoit qu’une apostrophe qui pût sauver la langueur de la fin de ce chapitre. — Mais une apostrophe dans un moment si critique, ne seroit-elle pas une insulte déguisée ? — Ciel ! plutôt que de faire la plus légère insulte à une femme dans la détresse, je