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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/147

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tournai à lui… Je ne veux pas, monsieur, lui dis je, causer ici de méprise… ce n’est pas pour M. le duc que l’affaire dont j’ai à lui parler est importante, c’est pour moi. Oh ! c’est une autre affaire, dit-il. Non, monsieur, repris-je, je suis sûr que c’est la même chose pour M. le duc… Cependant je le priai de me dire quand pourrois avoir accès. Dans deux heures, dit-il. Le nombre des équipages qui étoient dans la cour sembloit justifier ce calcul. Que faire pendant ce temps-là ? Se promener en long et en large dans une salle d’audience, ne me paroissoit pas un passe-temps fort agréable. Je descendis, et j’ordonnai au cocher de me mener au cordon-bleu.

Mais tel est mon destin… Il est rare que j’aille à l’endroit que je me propose.


LE PÂTISSIER.
Versailles.


Je n’étois pas à moitié chemin de l’auberge que je changeai d’idée. Puisque je suis à Versailles, pensai-je, il ne m’en coûtera pas davantage de parcourir la ville ; je tirai le cordon, et je dis au cocher de me promener