Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cun de ses regards est un trait qui te tue. — Voilà, précisément Eugène, ce qui m’arrive. Figures-toi la belle piémontoise recueillant tout son orgueil et toute sa vanité dans un même foyer, le tout renforcé par le ressentiment dont est animée une femme qui se croit outragée.

« C’est sans doute, là. Monsieur, de la politesse angloise ; mais elle ne convient pas à d’honnêtes-gens. »

« Eh ! Madame ! au nom du destin, du hasard, ou de la fatalité, ou de tout ce qu’il vous plaira, pourquoi les incidens, les bisarreries de ma vie, attirent-ils à une nation entière un pareil reproche ? »

Ce n’est pas bien, belle piémontoise ! mais, pars ! que le bonheur te suive et t’accompagne par tout.


OPINIÂTRETÉ.


Mais cette difficulté n’étoit pas la seule que j’eusse à surmonter, en changeant le plan de mes opérations. Le voiturier avec lequel j’étois convenu qu’il me conduiroit à Turin, ne vouloit pas retourner à Saint-Michel, avant d’avoir achevé son voyage, parce qu’il s’attendoit à trouver un voyageur