Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/339

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PRÉFACE.


Ces Sermons sont sortis tout brûlans de mon cœur ; je voudrois que ce fût là un titre pour pouvoir les offrir au sien… Les autres sont sortis de ma tête, et je suis plus indifférent sur leur réception. C’est ainsi que Sterne caractérise lui-même ses sermons dans sa première lettre à Eliza, et leur lecture confirme l’idée qu’il en donne. On ne voit plus en effet ici l’auteur de Tristam Shandy enjamber son dada, galoper fantastiquement d’une idée à l’autre, et parcourant un horison qu’il se plaît à reculer, se dérober à la vue du lecteur qu’il aime à tromper. C’est un philosophe chrétien qui médite les écritures, et qui en extrait avec finesse une doctrine pure, autant amie de la religion que de l’humanité. Tout y respire la paix, la piété et la philantropie.

Si son imagination trop vive pour être long-temps modérée, s’échappe et se livre à quelques saillies étrangères à la dignité de la chaire, son