Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/347

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bonheur, et sur les plans que sa recherche nous fait tracer.

Cet examen nous a conduit à la source, au vrai secret du bonheur. Il est dans le second verset : Seigneur, tu as fait luire sur nous un rayon de ton visage. Non, mes frères, il n’est point de félicité sans la religion, la vertu et l’assistance divine dans la carrière de la vie.

Parlons encore un moment des folies des hommes, et de leur égarement perpétuel.

Il n’est pas de sujet plus épuisé par les déclamations que celui de l’insuffisance de nos plaisirs. Il n’est aucun épicurien réformé depuis le siècle de Salomon jusqu’à nous qui n’ait fait, dans ses momens de repentir et de disgrâces, quelques réflexions douloureuses sur le vide des plaisirs de ce monde, et sur la vanité des vanités que les hommes poursuivent : mais vainement ils ont donné des leçons utiles, on les a toujours regardés, ou comme des gourmands blâsés et sans appétit, inhabiles à goûter les plaisirs de la vie, ou comme des solitaires mélancoliques et misantropes, qui n’ayant jamais su les goûter sont peu propres à les juger.

Est-il merveilleux, par conséquent, que