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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/489

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vantage que sept sentinelles qui veillent au haut d’une tour.

Dans les matières les plus obscures et les plus douteuses ce guide le conduira plus sûrement que mille casuistes. Il lui exposera le plan de sa vie bien plus exactement que toutes les analogies et les restrictions que les législateurs ont été forcé de multiplier. Je dis forcés, car on sait que les lois humaines ne sont pas une affaire de choix primitif, mais de pure nécessité : elles furent établies pour défendre la société contre les effets dangereux de ces consciences qui ne se sont jamais donné aucun frein. Ces statuts sont faits avec tant de précautions, que dans les cas où le cri de l’ame n’auroit aucun pouvoir sur nous, il a fallu suppléer à sa force, et obliger les hommes au bien par la terreur des cachots et des gibets.

Avoir la crainte de Dieu devant les yeux, et gouverner nos actions dans la société par la règle éternelle du bien et du mal, tels sont les deux points principaux de la religion et de la morale ; ces deux tables de la loi sont si étroitement enchaînées, qu’on ne peut les séparer même dans la pensée, sans les briser et les détruire.

Combien de fois ne les sépare-t-on pas