Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/552

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glise, succéda, au règne plus court qui l’avoit retirée de ses ruines.

Cette bénédiction étoit nécessaire, et elle nous fut accordée. Dieu prolongea les années d’une princesse renommée jusqu’au terme le plus long, il lui donna le courage de rassembler un peuple errant et persécuté, et de le fixer sur la base de la félicité ; il remit entre les mains de ceux à qui il a confié le soin des empires la pierre de touche qui doit éprouver la foi.

Béni soit, Élisabeth, ton nom à jamais ; tu as établi un serment plus facile pour les Bretons que pour les autres peuples de la terre ; quelques changemens que ces peuples ayent éprouvés, il n’en est point arrivé dans leurs misères, et il est à craindre qu’il n’en arrive point, tant qu’ils seront étroitement, serrés dans les chaînes de la superstition et dans celles du pouvoir.

Par quelle Providence nous échappâmes à ces deux maux naturellement liés ensemble dans le règne suivant, lorsqu’un sang choisi fut demandé, et qu’on se préparoit à l’offrir dans un seul sacrifice !

Je n’entremêlerois pas ici les horreurs de cette fête lugubre ; je ne compterois pas les douleurs du règne qui leur succéda, et qui