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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/554

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ceux du peuple sont appréciés, et nous en voyons la durée dans les siècles à venir ; voilà l’objet des remercîmens que nous faisons aujourd’hui à Dieu.

Rendons-lui des actions de grâce, mes frères, d’une manière qui convienne à des hommes sages ; répondons à l’intention constante de ses bénédictions, et faisons-en un meilleur usage que nos pères, qui se lassèrent souvent de leur bonheur. Remercions Dieu de la contrée qu’il nous a donnée, et lorsque notre prospérité s’y accroît avec les établissemens dont nous la chargeons, quand nos richesses et nos familles se multiplient à l’envi, que nos actes de vertu et de reconnoissance se multiplient aussi, que le Dieu puissant, dont les voies sont droites, et les ouvrages saints, puisse le jour qu’il comptera avec nous, juger dignement des bénédictions qu’il nous a prodiguées.

C’est en vain que des jours solennels sont établis pour célébrer des événemens heureux, s’ils n’influent pas sur la morale de la nation. Un peuple pécheur ne peut être reconnoissant envers Dieu, il ne peut être loyal envers son prince. Il doit être ingrat envers l’un, parce qu’il ne vit pas dans la mémoire de ses bienfaits ; il trahit l’autre, parce qu’il