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Page:Stevens - Contes canadiens, 1919.djvu/91

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TOM CARIBOU

Un jour de grand’fête, comme de raison, le flasque s’était vidé vite, malgré que le vicieux fût tout seul à se payer la traite ; et mon Tom Caribou était retourné à son armoire pour renouveler ses provisions.

Malheureusement, si le flasque était vide, Tom Caribou l’était pas, lui. Au contraire, il était trop plein.

La cruche s’était débouchée, et le whisky avait dégorgé à plein gouleron de l’autre côté du merisier, dret sur le museau de la mère ourse.

Le vieille s’était d’abord liché les babines en reniflant ; et trouvant que c’te pluie-là avait un drôle de goût et une curieuse de senteur, elle avait ouvert les yeux. Les yeux ouverts, le whisky avait coulé dedans.

Du whisky en esprit, les enfants, faut pas demander si la bête se réveillit pour tout de bon.

En entendant le hurlement, Tom Caribou était parti à descendre ; mais, bougez pas ! l’ourse qui l’avait entendu grouiller, avait fait le tour de l’âbre, et avant que le malheureux fût à moitié chemin, elle lui avait