vers le bas, et d’un madrier posé en travers, vers le haut, pour servir d’oreiller, occupait à peu près la moitié de cette étroite cellule. Dans le coin faisant face au lit, un tuyau de plomb, sortant un peu du mur, laissait couler avec un bruit monotone et continu un filet d’eau mince et rapide, qui allait se perdre dans une espèce de bassin de pierre en forme d’entonnoir faisant saillie. Entre le bassin et le tuyau de plomb était appendu à la muraille, par une chaînette longue de deux pieds environ, un gobelet d’étain bosselé, sordide, rouillé, servant de verre aux prisonniers.
Une clarté douteuse et blafarde pénétrait dans ce réduit par une espèce de fenêtre plus large que haute, entourée d’épais barreaux de fer.
Par un mouvement machinal et purement instinctif, le premier soin de Pierre fut d’essayer d’ébranler la porte ; mais elle était lourde et massive. Elle ne bougea pas plus que la muraille.
Il colla alors son œil au judas, et jeta un regard inquiet et curieux au-dehors, mais il ne vit devant lui qu’une autre porte exactement semblable à la sienne.
Peu satisfait de ses découvertes, il songea à regarder par la fenêtre : malheureusement elle se trouvait à une dizaine de pieds du sol, et il n’avait rien sous la main qui pût l’aider à y monter.
Alors il s’assit tristement sur le rebord du lit de camp, et, le visage caché entre les mains, les coudes appuyés sur les genoux, il demeura là, immobile, pensif.
Quand il releva la tête, un rayon de soleil, cet ami de tout le monde, se jouait sur le mur grisâtre, et y dessinait, en longues barres de feu, les trois barreaux de fer qui garnissaient la fenêtre. Pierre se rappela alors qu’il n’avait pas dîné, et comme sa fenêtre regardait le couchant, il en conclut naturellement que ce rayon de soleil indiquait l’heure du souper et qu’on ne