Avec lui s’envolaient la femme et le ménage
Lorsque, fort à propos, passa dans ce moment,
Un remouleur avec son instrument ;
Et ce remouleur-là se jetant à la nage
Ramena l’oie en un instant.
José le mit bien vite au fait de son histoire.
— Écoutez, mon ami, vous avez un bon cœur,
Dit le nouveau venu, d’un ton vif et moqueur,
Et nul, autant que moi, ne veut votre bonheur.
Tenez, si vous voulez m’en croire
Vous allez faire un remouleur.
En moins d’un an, ah oui ! grâce à votre énergie
Vous gagneriez cinquante écus
Et plus.
— Mille noms d’un bateau ! J’en aurais bien envie,
Je suis grand, je suis fort, je veux gagner ma vie…
Mais il me faudrait un moulin ?…
— Un moulin, dites-vous, je puis vous satisfaire,
Donnez-moi cet oiseau, je vous donne ma pierre
Et vous commencerez le métier dès demain.
— Topez-là, dit José, ceci fait mon affaire,
Et le brave garçon se remit en chemin.
Bientôt la soif le prit. Au bord de la rivière
José déposa son fardeau
Et se mit, à plat ventre, au niveau de l’eau claire :
Mais la meule, en glissant, gagna le fond de l’eau.
Le fleuve était profond… que faire ?….
Eh parbleu ! ne plus y songer.
C’est ce que fit José. Sans se décourager,
Il renonça, dès lors, aux lois du mariage,
Et l’Histoire inflexible apprendra, d’âge en âge,
À nos enfants, à nos neveux,
Qu’il revint chez son maître et fit paître ses bœufs.
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JOSÉ LE BROCANTEUR.